Évaluation de formation : définition et méthodes
Évaluation de formation : définition et méthodes
Les employeurs sont tenus de participer à l’effort de formation de leurs employés en déployant une politique d’amélioration des compétences au sein de leur structure. Pour que celle-ci démontre toute son efficacité et que l’entreprise puisse en tirer profit, elle nécessite de procéder à l’évaluation de la formation proposée. Cette dernière intervient à différentes étapes du parcours pédagogique via l’usage de divers outils : questionnaires, entretiens, enquêtes de satisfaction, etc. Comment s’y prendre pour mesurer l’efficacité d’une action de formation et quels sont les critères à prendre en compte ?
À quoi sert l’évaluation de formation ?
Jauger l’atteinte des objectifs fixés dans le plan de formation
La mise en œuvre d’un plan de développement des compétences représente un investissement conséquent pour les entreprises. L’évaluation de la formation vise à mesurer l’efficacité et la pertinence des programmes, afin de s’assurer que ces derniers répondent au mieux aux objectifs visés. L’appréciation de la qualité des modules est donc indispensable au bon déroulement de la stratégie engagée.
De fait, la formation professionnelle continue a vocation à faire monter les collaborateurs en compétence. Dès lors que l’adéquation entre les besoins et les acquis est respectée, ces derniers gagnent en productivité et impactent de manière positive les performances de l’organisation. Si les actions de formation ne produisent pas les effets escomptés, l’équipe pédagogique procède aux ajustements qui s’imposent.
Effectuer l’arbitrage entre les dépenses engagées et la valeur ajoutée perçue
Outre son caractère obligatoire au regard de la loi, l’évaluation de la formation cible également d’autres enjeux, tels que :
- mesurer le retour sur investissement (ROI) ;
- booster la motivation et l’engagement des participants ;
- décrocher une certification ou un label attestant de la qualité des modules de formation.
Il faut savoir qu’un cursus de formation certifié Qualiopi permet de bénéficier de divers financements publics (OPCO, France Travail, de l’État ou encore des collectivités territoriales) pour promouvoir la formation professionnelle. En revanche, l’obtention de cette certification est conditionnée aux résultats de l’évaluation de la formation dispensée.
La réglementation autour de l'évaluation de formation
Les initiatives relatives à la formation professionnelle sont encadrées par la législation et font l’objet d’un contrôle administratif et financier. Conformément à l’article L6362-5 du Code du travail, les organismes ou autres acteurs dont l’activité consiste à initier des actions de formation (bilans de compétences, validation des acquis de l’expérience, etc.) ont l’obligation de justifier du bien-fondé des dépenses qu’elles engagent dans le cadre de leurs fonctions.
Pour ce faire, ces professionnels de la formation sont tenus de présenter un certain nombre de documents attestant l’origine des fonds qu’ils perçoivent. Ces pièces ont également pour but de corroborer la finalité pédagogique des actions qu’ils mènent au titre de la formation professionnelle. Il peut s’agir de :
- feuilles d’émargement, justifiant de la présence des participants ;
- rapports d’atteinte des objectifs ciblés dans le plan de formation ;
- bilans d’entretien individuel avec un jury professionnel ;
- supports d’évaluation des notions acquises ;
- etc.
Tout manquement à ces obligations peut alors entraîner une décision de refus d’attribution de fonds de la part de l’organisme financeur. Ces directives permettent aux bénéficiaires de se prémunir de cursus de formation qui pourraient se révéler non conformes à leurs attentes.
Quels sont les différents critères d'évaluation ?
Les critères relatifs à l’évaluation de la formation sont définis par l’article R6316-1 du Code du travail et portent sur les dispositions suivantes :
- l’identification précise des objectifs de la formation et la personnalisation du contenu didactique afin qu’il convienne au public concerné ;
- l’organisation de l’accueil des participants, de leur suivi pédagogique et de l’appréciation de leurs acquis ;
- l’adéquation des moyens mis en œuvre (techniques, éducatif et encadrement) ;
- la qualification professionnelle du formateur ;
- la qualité de l’information fournie relatives à l’offre de formation, aux délais d’accès et à la validation des résultats ;
Ces directives posent le cadre légal minimal garantissant le bon déroulement d’une formation. L’un des paramètres que l’employeur doit prendre en compte pour mesurer l’efficacité de son programme, c’est le niveau de satisfaction de ses collaborateurs.
Au début de leur cursus, ces derniers nourrissent certaines attentes concernant les compétences professionnelles à acquérir ou les lacunes à combler. Si au terme de leur parcours d’apprentissage, les participants s’estiment en capacité de résoudre les problématiques qui jusque-là, entravaient leur progression, ce constat se révèle être un indicateur fort de l’efficience de l’action menée.
Les étapes et outils essentiels pour évaluer une formation
La qualité d’une formation s’apprécie de différentes manières et à différents moments du processus d’acquisition des compétences.
Pendant la formation
Au fur et à mesure de l’avancement dans les modules, il s’avère assez simple de recueillir l’impression immédiate des participants. Celle-ci porte principalement sur leur degré de satisfaction quant aux :
- thèmes abordés ;
- conditions d’accueil et de transmission des savoirs ;
- au rythme de leur progression ;
- à la capacité de l’intervenant de maintenir leur attention.
Pour ce faire, divers outils sont mis à la disposition du formateur pour procéder à l'évaluation de la formation, tels que :
- des questionnaires ou QCM ;
- des bilans intermédiaires ;
- des quizzs ;
- l’entretien individuel ;
- un rapport de doléances.
Fort de ses informations recueillies à chaud, il appartient au professionnel de tirer les conclusions qui s’imposent. Celles-ci lui permettent d’effectuer les ajustements nécessaires pour optimiser l’expérience des bénéficiaires de ses prestations.
Avant la formation
Pour s’assurer de répondre aux besoins de l’apprenant et par là même, de son entreprise, il convient de procéder à un état des lieux des savoir-faire professionnels des participants, suivant un référentiel de compétences inhérent au poste. Il s’agit de prendre connaissance des pré-requis du salarié, permettant d’ajuster le niveau de la formation en fonction de ses capacités et de ses attentes.
À cette étape, il est essentiel de ne pas se tromper, au risque d’engager un collaborateur dans un parcours éducatif qu’il considérera ennuyeux et dépourvu de tout intérêt. Pour éviter de passer à côté du gain de performance espéré, le formateur soumet alors les participants à un test de positionnement. Celui-ci offre un aperçu des compétences acquises au cours de leurs expériences précédentes, et de cibler les notions restant à exploiter.
L’intervenant peut également sonder les apprenants au cours d’un entretien individuel. Cet échange est l’occasion d’aborder les problématiques rencontrées en situation de travail, et les leviers qui pourraient permettre leur déblocage.
À la suite de la formation
Il est également intéressant de collecter les avis des participants plusieurs semaines, voire des mois après avoir achevé leur formation. Ces informations permettent d’en apprendre davantage sur la durabilité des compétences acquises et sur leur mise en application en situation de travail.
La compilation de ces éléments se matérialise par un questionnaire ou une enquête de satisfaction, comportant des questions orientées sur la pérennité des acquis. Les résultats sont à affiner à l’aide de :
- la grille d’entretien individuel du supérieur hiérarchique ;
- d’un tableau de bord permettant de suivre les indicateurs de progression ;
- relevés statistiques d’atteinte d’objectifs professionnels mesurables (acquisition d’un nouveau marché par exemple).
Qui doit être en charge de l'évaluation ?
Différents acteurs de la formation sont mobilisés pour l’évaluation de la formation dans sa globalité :
- les organismes financeurs ;
- le formateur ;
- l’entreprise.
Les organismes financeurs
Nous l’avons vu, ils sont chargés de vérifier le bon usage des fonds versés aux acteurs de la formation professionnelle dans le cadre de leur mission. Ils s’assurent que la réalité des actions de formation menées et que les conditions de déroulement du parcours pédagogique soient effectivement réunies.
Le formateur
Dans un premier temps, il évalue les pré-requis et le niveau de maîtrise des compétences techniques des stagiaires. En fonction des résultats, il adapte le contenu pédagogique qu’il souhaite dispenser. L’idée est de faire en sorte que celui-ci se montre cohérent avec le référentiel décidé par l’entreprise, et donne entière satisfaction aux apprenants.
Il lui appartient ensuite de mesurer la progression des participants en les soumettant à des tests intermédiaires au fur et à mesure de leur avancement. Enfin, le formateur se doit d’apprécier le rapport entre les attentes initiales de son auditoire et le gain réel en termes de compétences. L’ensemble des résultats traduit une première tendance d’efficience de la formation, qu’il s’agit de préciser une fois le salarié de retour à son poste.
L’entreprise
Le responsable formation joue un rôle essentiel dans l’évaluation de la formation. Et pour cause, c’est à lui que revient la responsabilité de déployer le plan de développement des compétences du personnel décidé par l’entreprise. Cette dernière s’appuie alors sur le responsable formation ou RH, mais également sur les managers.
Alors que le service RH et le responsable formation se chargent d’analyser les besoins en formations de leurs équipes, les supérieurs hiérarchiques directs sont en mesure d’évaluer les effets produits par cette montée en compétences. Ils sont les premiers témoins du degré de satisfaction des salariés, de la mise en application des notions acquises en milieu professionnel et des résultats qu’elle entraîne.
Il va sans dire que l’évolution professionnelle des actifs est un enjeu majeur pour les employeurs. Et en ce sens, l’évaluation de la formation l’est tout autant. Le formateur dispose de divers moyens pour apprécier la progression des apprenants. L’entreprise, elle, peut recourir à un logiciel de gestion des formations pour obtenir une vision analytique des résultats en termes de performance.